Fin 60, début 70, les Américains avaient la Ford Mustang. Les Européens devaient se contenter de la Taunus et de ses dérivés. Avant que les décideurs en charge de la gamme de produits outre-Rhin ne se réveille et réponde à l’attente des anciens et des plus jeunes, avec la Capri. Développée depuis le milieu des années 1960, assemblée à partier de 1968, elle est finalement présentée au Motorshow de Bruxelles en 1969. La Capri est devenue la « Mustang européenne », son surnom qui correspond pleinement à sa philosophie.
Aux origines de la Capri
Dans les années 1960, l’influence des modèles américains était prédominante dans le design automobile européen. C’est dans ce contexte que la Ford Capri, inspirée par le succès de la Mustang aux États-Unis, a été conçue.
Face à la baisse des ventes, Ford copiait donc une recette qui avait déjà fonctionné avec succès aux États-Unis. La promesse du projet Capri ? Être une voiture de sport abordable et agréable à regarder.
Produite entre 1969 et 1986, ce modèle sportif – la version de base devait toutefois se contenter d’un maigre 1,3 litre de 50 ch – aux dimensions généreuses a été le fruit d’une compétition entre les centres de style de Ford en Angleterre et en Allemagne, avec la victoire stylistique de l’usine de Dagenham en 1965.
Une longue carrière avec des évolutions régulières
La Ford Capri se caractérisait par sa polyvalence et sa diversité de gammes. Elle partageait des bases communes avec la Cortina de Grande-Bretagne et la Taunus TC d’Allemagne, mais se distinguait par une gamme de moteurs et d’équipements adaptés à chaque marché.
Les modèles variaient du petit V4 1,3 litre aux puissants V6 de 3,0 litres, en passant par des versions élégantes comme la Ghia ou sportives comme les RS2600. La Capri a connu plusieurs évolutions, avec la Mk II introduite en 1974, offrant un design modernisé et un hayon plus pratique, et la Mk III à la fin des années 1970, axée sur l’aérodynamisme et les performances.
Alors la Capri, sportive ou pas sportive ?
Niki Lauda ou Walter Röhrl ont pris le volant d’une Capri au début de leur carrière, et ont montré que la Capri pouvait aussi être conduite de manière sportive. Certes, ces Ford Capri de course étaient équipées de moteurs dépassant parfois 500 ch et de carrosseries extra larges… mais l’image de la sportivité était bien là, et se ressentait dans la gamme.
Avec son six cylindres suralimenté de 2,3 à 2,6 litres, la Capri RS 2600 – presque aussi sportive qu’une 911 de l’époque, est aujourd’hui l’un des modèles les plus convoités de la première génération de Capri. Même pour une « ancienne », c’est une voiture enthousiasmante, plaisante. Elle peut très bien devenir votre première voiture de collection. Avec 150 ch et à peine plus de 1000 kilos, les quatre vitesses s’enchaînent, et il faut un coup de volant élégant, ferme, pour la faire danser.
La Capri, en RS ou non, reste tout de même une voiture ancienne sans direction assistée, sans ABS et encore moins l’ESP. Avec un 0 à 100 km/h en 9,2 secondes et une vitesse de pointe de 202 km/h, la Capri peut encore aujourd’hui lutter contre certaines berlines de classe moyenne. Il y à 50 ans, elle était la reine européenne de Ford.
Malgré les défis de la crise pétrolière et l’évolution du marché automobile, la Ford Capri a su maintenir son attrait, notamment en Grande-Bretagne. Le modèle a été revitalisé en 1982 avec l’introduction du moteur V6 2.8 à injection, culminant avec la version spéciale Tickford. La production de la Capri s’est achevée en 1986, avec près de 1,9 million d’unités produites, laissant un héritage durable en tant que classique de l’automobile sportive européenne. Le nom Capri est resté dans l’histoire et son héritage est réel… ce qui pousse Ford à faire renaître la Capri sous forme de SUV.