Le constructeur chinois Chery prépare son offensive française avec l'Omoda 7, un SUV hybride rechargeable de 4,62 mètres prévu pour le printemps 2026. Ce crossover du segment C-D mise sur un rapport prix-prestations agressif pour attaquer les références établies. Avec 347 chevaux et une autonomie électrique de 90 km, il vise directement le Toyota RAV4 PHEV vendu 50 000 €.
Une fiche technique ambitieuse
L'Omoda 7 repose sur le système hybride rechargeable SHS (Super Hybrid System) développé par Chery. Un moteur essence 1,5 litre turbo s'associe à un bloc électrique pour une puissance cumulée de 347 chevaux et un couple de 525 Nm. La batterie LFP de 18,3 kWh permet 90 kilomètres d'autonomie électrique selon le cycle WLTP.
La consommation annoncée s'établit à 3,1 L/100 km avec la batterie chargée. L'autonomie totale dépasserait les 1 000 kilomètres. Des chiffres à vérifier en conditions réelles, les normes chinoises CLTC étant généralement optimistes.
La recharge accepte le courant continu jusqu'à 40 kW, permettant de passer de 30 à 80 % en 20 minutes. En courant alternatif, la puissance plafonne à 6,6 kW pour une charge complète en 3h30. Le système intègre une fonction V2L capable d'alimenter des appareils externes jusqu'à 3,3 kW.
Un positionnement tarifaire offensif
L'Omoda 7 devrait débuter autour de 37 000 € en France, un tarif calqué sur celui du Jaecoo 7 qui partage la même plateforme et mécanique. En Belgique, ce dernier démarre à 36 900 €. Au Royaume-Uni, la version hybride simple de l'Omoda 7 s'affiche sous les 30 000 livres (35 000 €), la version PHEV débutant à 32 000 livres (37 500 €).
Face aux concurrents européens et japonais, l'écart tarifaire devient significatif. Un Toyota RAV4 hybride rechargeable dépasse les 50 000 € en finition équivalente. Le Hyundai Tucson PHEV démarre à 46 000 €, le Kia Sportage PHEV à 44 000 €. Même un Peugeot 3008 hybride rechargeable reste positionné au-dessus de 40 000 €.
Cette politique tarifaire agressive s'inscrit dans la stratégie du groupe Chery, qui affirme ne pas vouloir faire de « dumping » mais proposer des « prix justes ». La production locale à Barcelone dans l'ancienne usine Nissan permettra d'éviter les droits de douane européens sur les véhicules chinois.
Une implantation méthodique en France
Chery mise sur une structure solide pour son arrivée. La filiale française compte déjà 30 salariés et prévoit 70 concessions dès le lancement au printemps 2026. Un réseau équivalent à celui de BYD ou Xpeng actuellement.
L'objectif affiché reste modeste : 10 000 immatriculations sur l'année 2026 pour l'ensemble des marques Omoda et Jaecoo. Un chiffre ambitieux pour une première année partielle démarrant au printemps.
La garantie devrait s'aligner sur les standards européens de la marque : 7 ans sur le véhicule, 8 ans ou 160 000 km sur la batterie. Des conditions supérieures à la moyenne du marché, destinées à rassurer une clientèle méfiante face aux marques chinoises inconnues.
Les zones d'ombre persistent
Plusieurs interrogations demeurent. La fiabilité à long terme des motorisations hybrides chinoises reste à démontrer sur le marché européen. Le réseau de 70 concessions semble limité pour assurer un service après-vente de proximité sur tout le territoire.
Les performances réelles en conditions européennes devront confirmer les promesses. Les 90 km d'autonomie électrique annoncés selon la norme WLTP pourraient fondre en usage autoroutier. La consommation de 3,1 L/100 km paraît optimiste pour un SUV de cette taille et puissance.
L'équipement détaillé et les niveaux de finition restent flous. Chery promet deux niveaux de finition avec charge rapide DC de série sur les PHEV. L'habitacle devrait reprendre la dalle tactile de 15,6 pouces déjà vue sur d'autres modèles du groupe.
L'Omoda 7 représente une nouvelle étape dans l'offensive chinoise sur le marché européen. Avec un tarif inférieur de 25 % aux références établies pour des prestations comparables sur le papier, il pourrait séduire les acheteurs pragmatiques. Reste à prouver que la qualité perçue, le service après-vente et la valeur résiduelle suivront. Le marché français, plus conservateur que ses voisins face aux marques chinoises, constituera un test grandeur nature pour les ambitions de Chery.
