La renaissance d'une marque automobile est toujours un événement significatif dans l'univers des passionnés de mécanique. Ebro était la marque commerciale pour les véhicules fabriqués entre 1954 et 1987 par Motor Ibérica, constructeur espagnol de véhicules utilitaires. Le constructeur espagnol Ebro donc, dont le nom évoque le plus grand fleuve de la péninsule ibérique, revient avec le S400. Ce SUV urbain, présenté officiellement lors du 43ème Automobile Barcelona, vient compléter une gamme déjà composée des modèles S700 et S800, et s'inscrit dans une stratégie de reconquête du marché européen avec une production locale. Analysons ensemble les caractéristiques de ce nouveau challenger espagnol qui entend bouleverser les codes établis.
Une silhouette équilibrée aux dimensions urbaines
L'Ebro S400 se présente avec des mensurations parfaitement adaptées à son segment : une longueur de 4,32 mètres, une largeur de 1,86 mètre et une hauteur de 1,65 mètre, reposant sur un empattement de 2,65 mètres. Ces dimensions lui permettent d'offrir un habitacle spacieux tout en facilitant les manœuvres en environnement urbain. Son gabarit le place en confrontation directe avec des modèles établis comme le Seat Arona, le Renault Captur ou le très populaire MG ZS qui constituent ses principaux rivaux sur le marché des SUV du segment B.
La ligne générale du véhicule, si elle ne révolutionne pas le genre, propose des proportions équilibrées et un langage stylistique dans l'air du temps. Le traitement de la face avant s'inscrit dans la lignée familiale désormais établie par Ebro, avec une calandre imposante arborant fièrement le nom de la marque en son centre. Nous retrouvons cette même approche sur les S700 et S800, créant ainsi une identité visuelle cohérente pour toute la gamme – une stratégie que Seat avait également adoptée lors de son renouveau dans les années 1990, prouvant que les leçons du passé automobile espagnol ont été bien retenues.
Bien qu'Ebro n'ait pas encore dévoilé l'intégralité des caractéristiques de l'habitacle, le S400 devrait proposer un aménagement intérieur fonctionnel avec un volume de coffre d'environ 330 litres si l'on se fie aux données de son cousin technique, le Chery Tiggo 4 Pro. Cette capacité, sans être exceptionnelle, reste dans la norme pour ce segment et permet d'envisager sereinement les usages familiaux quotidiens.
Les premiers clichés laissent entrevoir un poste de conduite moderne incluant les désormais incontournables écrans digitaux. L'Ebro S400 disposera également de 24 systèmes avancés d'assistance à la conduite (ADAS) ainsi qu'un équipement technologique et de connectivité complet. Une approche qui rappelle celle de Volkswagen lorsqu'il démocratisa les équipements premium sur ses modèles compacts au début des années 2000.
De l'hybride, et oui !
Le cœur du S400 sera constitué d'une motorisation hybride qui lui permettra d'arborer le précieux label "ECO" de la DGT (Direction Générale du Trafic espagnole) lui ouvrant ainsi les portes des zones urbaines à accès restreint. Cette technologie hybride de dernière génération devrait s'articuler autour d'un moteur essence turbocompressé de 1,5 litre et quatre cylindres, soutenu par un système électrique 48V et une petite batterie de 0,35 kWh pour développer une puissance combinée d'environ 145 chevaux.
On retrouve ici l'approche pragmatique qui caractérisait déjà les productions Ebro dans les années 1970, lorsque la marque s'était forgée une réputation de fiabilité avec ses véhicules utilitaires robustes et économiques.
La transmission, exclusivement aux roues avant, s'effectuera probablement via une boîte automatique à double embrayage, comme c'est le cas pour les autres modèles de la gamme qui utilisent une transmission à sept rapports signée Getrag.
Une production locale au service d'une stratégie globale
L'un des atouts majeurs de l'Ebro S400 réside dans son lieu de production : la Zona Franca de Barcelone dans l'ancienne usine Nissan, rebaptisée Ebro Factory. Ce choix n'est pas anodin et s'inscrit dans une démarche de relocalisation industrielle, particulièrement valorisée dans le contexte économique actuel. La production devrait débuter en juin 2025 selon les prévisions du constructeur.
Cette stratégie fait écho à l'histoire même d'Ebro, qui avait établi son usine dans cette même zone industrielle en 1967 créant ainsi un lien symbolique entre le passé glorieux et l'avenir prometteur de la marque. Les connaisseurs se souviendront que c'est dans ces mêmes murs qu'étaient produits les robustes camions et fourgonnettes qui ont fait la réputation d'Ebro sous le régime franquiste, avant que la marque ne disparaisse dans les années 1980.
Côté tarification, l'Ebro S400 devrait se positionner de manière particulièrement agressive avec un prix de lancement estimé autour de 20.000 € le plaçant ainsi en confrontation directe avec des concurrents comme le MG ZS, le Dacia Duster ou certaines versions du Hyundai Bayon. D'autres sources évoquent un prix de départ aux alentours de 22.000 € pour ce modèle produit en Espagne.
Cette stratégie tarifaire s'inspire manifestement de l'approche adoptée par MG lors de son retour en Europe : proposer des véhicules bien équipés à des prix défiant toute concurrence. L'histoire nous enseigne que cette approche s'est révélée particulièrement efficace pour conquérir rapidement des parts de marché significatives.