La bataille des SUV de prestige atteint un nouveau sommet avec l'arrivée de l'Aston Martin DBX S. Cette nouvelle déclinaison de la gamme DBX pousse les curseurs encore plus loin, avec 727 chevaux sous le capot et un allègement substantiel de la structure. Une approche qui illustre parfaitement la philosophie d'Aston Martin : répondre à la concurrence italienne avec l'élégance britannique, mais sans concession sur les performances.
Le constructeur de Gaydon ne cache pas ses ambitions avec ce DBX S. Adrian Hallmark, le directeur général d'Aston Martin, présente ce modèle comme « une déclaration d'intention puissante », signalant que les variantes plus légères et plus performantes resteront au cœur de la stratégie future de l'entreprise. Cette approche s'inscrit dans la lignée des précédents modèles estampillés « S », à commencer par la Vanquish S de 2004 qui avait marqué les esprits par son raffinement et sa brutalité maîtrisée.
Un V8 biturbo sublimé pour dépasser Ferrari
Le cœur de cette nouvelle DBX S bat toujours au rythme d'un V8 4,0 litres biturbo d'origine AMG, mais profondément remanié pour l'occasion. Les ingénieurs d'Aston Martin ont notamment adopté des roues de compresseur de plus grand diamètre, empruntées à l'hypercar Valhalla, pour libérer 30 chevaux supplémentaires. Le bloc développe désormais 727 chevaux à 6 250 tr/min, soit 20 chevaux de plus que le DBX 707 qu'il remplace au sommet de la gamme.
Cette puissance place stratégiquement le DBX S au-dessus du Ferrari Purosangue et de ses 725 chevaux, dans une course aux chiffres qui anime le segment des SUV de luxe. Le couple reste inchangé à 900 Nm, disponible dès 3 000 tr/min, mais la réactivité à haut régime a été optimisée pour offrir plus « d'urgency », selon les termes du constructeur. Un nouvel échappement accompagne ces évolutions mécaniques, promettant une sonorité plus expressive pour ce V8 dont le chant grave évoque déjà les plus belles heures de la compétition automobile.
La transmission conserve la boîte automatique AMG à 9 rapports, mais les points de passage des vitesses ont été recalibrés pour exploiter la plage de régimes élargie. Les rétrogradages deviennent plus agressifs en modes Sport et Sport+, renforçant le caractère sportif de cet imposant SUV de 2 198 kg.
Un châssis affiné pour plus de dynamique
Si la puissance constitue l'argument principal du DBX S, Aston Martin n'a pas négligé les autres aspects de la conduite. Le constructeur britannique a procédé à un allègement significatif de 47 kg par rapport au DBX 707, grâce notamment à l'adoption d'éléments en carbone optionnels. Le toit en carbone permet ainsi d'économiser 18 kg, tandis que les jantes en magnésium de 23 pouces rabotent 19 kg supplémentaires.
La répartition des masses évolue vers un équilibre 53/47 entre l'avant et l'arrière, favorisant une meilleure agilité. Le système de transmission intégrale variable peut désormais envoyer jusqu'à 50 % du couple vers le train avant ou la totalité vers l'arrière, selon les conditions de roulage et le mode de conduite sélectionné.
La direction gagne en précision avec une démultiplication 4 % plus rapide, tandis que le rayon de braquage se voit réduit de près de 50 centimètres pour atteindre 12 mètres. Les suspensions pneumatiques et les amortisseurs électroniques ont été recalibrés pour limiter le roulis à seulement 1,5 degré, un chiffre remarquable pour un SUV de cette stature. L'ensemble repose sur des pneumatiques Pirelli P Zero de dimensions 285/35 ZR23 à l'avant et 325/30 ZR23 à l'arrière, chaussant des freins carbone-céramique de 420 et 390 mm de diamètre.
Face à la montée en puissance des SUV de prestige électrifiés comme le Porsche Cayenne Turbo E-Hybrid et ses 729 chevaux ou le Lamborghini Urus SE et ses 789 chevaux, Aston Martin fait le choix de rester fidèle au moteur thermique pur. Une position qui pourrait sembler conservatrice, mais qui correspond parfaitement aux attentes d'une clientèle recherchant l'authenticité des sensations mécaniques.
Le DBX S sera commercialisé au quatrième trimestre 2025, avec un tarif qui devrait dépasser largement les 250 000 € du précédent DBX 707. Un positionnement tarifaire qui place ce SUV britannique dans la cour des grands, aux côtés des références italiennes et allemandes du segment.
Il sera possible de voir de manière dynamique ce SUV à l'occasion du Festival of Speed de Goodwood, diffusé pour la première fois et en intégralité en Français, sur la chaîne Goodwood Road & Racing.
