Lancée en 1980, la Fuegeo a marqué le retour de Renault sur le marché des coupés familiaux. Parmi ses différentes versions, la Fuego GTX 2 litres est restée une version à part, incarnant l’esprit voulu sportif et luxueux de la gamme. Une version emblématique, peu connue, dans l’ombre de la mauvaise image que traîne la Fuego.
Le coupé sportif Renault des 70’s
Née pour remplacer les modèles 15 et 17, la Fuego a été conçue à partir de 1976 sur la base de la future Renault 18. Son design final, affiné par Robert Opron, se distinguait par une lunette arrière bombée rappelant celle de la Porsche 924. Cette forme particulière donnait à la Fuego une allure plus sportive et aérodynamique.
On retrouvait aussi des bandes noires latérales astucieusement intégrées. Ces bandes jouaient un rôle crucial à la fois esthétique et fonctionnel :
- Esthétiquement, elles créaient une ligne horizontale le long de la voiture, abaissant visuellement le centre de gravité et donnant à la Fuego une apparence plus dynamique et élancée.
- Fonctionnellement, elles servaient à masquer habilement les contraintes techniques liées au moteur. La Fuego utilisait des moteurs montés longitudinalement et presque verticalement, ce qui nécessitait un capot relativement haut. Les bandes noires permettaient de « casser » visuellement cette hauteur, en créant une illusion optique qui faisait paraître la voiture plus basse qu’elle ne l’était réellement.
L’ensemble de ces éléments de design, en particulier les bandes noires latérales, constituait une solution ingénieuse pour concilier les exigences techniques (liées à l’architecture du moteur) avec les ambitions esthétiques d’un coupé sportif et élégant.
La GTX 2 litres : le fleuron de la gamme
Introduite en 1981, la GTX 2 litres est rapidement devenue la version phare de la Fuego. Elle était équipée du moteur « Douvrin » de 1995 cm³, développant 110 ch (petit frère des V6 PRV). Cette motorisation permettait à la Fuego GTX d’atteindre des performances remarquables pour l’époque : une accélération de 0 à 100 km/h en 11 secondes et une vitesse de pointe approchant les 200 km/h.
La GTX 2 litres se distinguait également par son niveau d’équipement supérieur. Elle proposait de série une boîte de vitesses à 5 rapports, des jantes en alliage, et un intérieur plus raffiné. Ces éléments contribuaient à positionner la GTX comme un modèle à la fois sportif et luxueux au sein de la gamme Fuego.
Malgré ses qualités, la Fuego GTX 2 litres, comme l’ensemble de la gamme, a connu un déclin des ventes après un démarrage prometteur. Les tarifs jugés élevés et la concurrence croissante des GTI et des coupés allemands et italiens ont contribué à ce recul. Néanmoins, la GTX est restée un modèle de référence dans la gamme jusqu’à la fin de la production en Europe en 1985.
La Fuego GTX, star en Amérique du Sud !
La GTX 2 litres a connu une seconde vie en Argentine, où elle était produite à partir de 1982. Dans ce marché, elle était considérée comme un modèle de prestige. La version argentine de la GTX 2 litres (1982-1985) était équipée du même moteur de 1995 cm³, mais légèrement moins puissant avec 103 ch.
En 1986, une version améliorée, la GTX 2 litres II, a été introduite. Elle conservait la même motorisation mais bénéficiait d’un intérieur revu, inspiré de la phase 2 européenne. Le succès de la Fuego GTX en Argentine a été renforcé par ses performances en compétition, notamment ses victoires en TC2000 pendant huit années consécutives de 1986 à 1993.
En Argentine, la GTX a continué d’évoluer avec l’introduction en 1987 de la GTX 2,2 litres. Cette version était équipée d’un moteur plus puissant de 2165 cm³ développant 116 ch. Elle se distinguait par ses quatre freins à disques, ses jantes en aluminium et son ordinateur de bord à huit fonctions, consolidant son statut de modèle haut de gamme.
La Fuego, souvent moquée, a bien eu le droit à une version « séduisante » avec cette GTX 2 litres. Les exemplaires sont rares. Un vrai collector Renault.
Crédit photo : getyourclassic.com, doningtonauctions.com.au, Renault
