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Mercedes 190 : la « Baby-Benz » fête ses 40 ans !

Née après la crise pétrolière, la petite Mercedes est devenue grande et a initié une longue lignée !

La série W201, connue aussi soue le nom commercial 190 et 190E, c’est le modèle culte des années 80 de la marque à l’étoile. Ses grands débuts remontent au 8 décembre 1982. La plus compacte de la gamme Mercedes a permis de relancer les ventes, proposant une alternative aux grosses berlines de la marque et une réponse aux concurrentes (Audi 80 ou BMW 02 et surtout Série 3). C’est elle qui a créé la lignée aujourd’hui encore existante avec la Classe C.

La Baby Benz et sa conception moderne

Alors qu’elle devient quarantenaire, la Mercedes 190 est toujours une auto résolument moderne. Attention, moderne dans sa conception et son équipement… par rapport à son époque. Nous n’allons pas ici nous aventurer à dire que la 190E est toujours en adéquation avec les standards actuels.

Néanmoins, elle est devenue une voiture populaire justement grâce à son confort de conduite et sa fiabilité, sa ligne et son approche moderne alors que les années 80 débutaient. C’est à l’Italien Bruno Sacco que l’on doit le dessin de la 190, largement influencé par Peter Pfeiffer. « Même une petite Mercedes doit ressembler à une Mercedes-Benz, mais pas à une Classe S réduite » explique Pfeiffer. « Même après 40 ans, cette Mercedes-Benz ne ressemble pas à une voiture de collection. Aujourd’hui encore, le véhicule et son design sont actuels« .

La 190 a été conçue par Bruno Sacco

Après le choc pétrolier de 1973 et alors que le Congrès américain adoptait en 1975 un nouveau durcissement du « Clean Air Act » introduit en 1970 – exigeant une consommation en baisse de la gamme des véhicules d’un constructeur – Mercedes n’avait plus le choix. Hans Scherenberg, directeur du développement, posait alors les points essentiels d’une voiture de tourisme Mercedes-Benz en dessous des standards habituels : « Il doit s’agir d’une Mercedes-Benz typique. Nous ne pouvons donc pas faire trop de concessions en matière de conduite, de sécurité et il faut retrouver les caractéristiques Mercedes-Benz habituelles« . Faire pareil, mais plus petit et plus abordable. Un défi.

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Après un peu plus de 5 années de gestation, la Mercedes 190 faisait ses débuts officiels en décembre 1982 et marquait une rupture avec le passé. En partie inspirée de la W126, ses lignes plus serrées et plus nettes avec des coupes franches et des surfaces angulaires créaient la nouveauté.

La 190 était une voiture qui attirait beaucoup l’attention dès son lancement pour ceux qui voulaient entrer dans le monde de l’étoile à trois branches avec une berline tricorps statutaire mais un cran en dessous de la W126. Moins de chrome, mais pas moins de style.

En comparaison avec la W123 (la Classe E de l’époque), la 190 était 305 mm plus courte, 108 mm plus étroite, 55 mm plus basse et surtout 280 kg plus légère. Avec un Cx de 0,34, la Baby-Benz était à l’époque la berline la plus aérodynamique de Mercedes.

La Mercedes increvable

J’ai déjà croisé un propriétaire de 190E dont la voiture avait… 700 000 kilomètres. Oui, cette Mercedes était – et le nombre d’exemplaires encore en circulation en témoigne – une voiture increvable. La 190 est une auto qui a été pensée pour durer.

Si la configuration générale était classique (avec des roues arrière motrices, un train avant MacPherson, une direction à crémaillère, des freins à disque aux quatre roues et une boîte de vitesses manuelle à quatre ou cinq rapports avec et en option une boîte automatique à quatre rapports), Mercedes a tout de même fait preuve d’audace et d’innovation en matière d’ingénierie sur plusieurs points.

La carrosserie utilisait notamment beaucoup d’acier à haute résistance dans les zones soumises aux plus grandes contraintes et des tôles galvanisées anticorrosion. Parce que les bagnoles des années 60 et 70, ça rouille ! Le système de suspension avec des roues indépendantes et des bras oscillants ancrés à la carrosserie au moyen de cinq bras (à l’arrière) amenait du confort. La Mercedes 190 était maniable, utilisable, agréable. Confortable et dynamique la germanique.

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Sous le capot, deux moteurs à essence 2,0 litres avec ou sans injection électronique 190 de 90 ch et 190 E de 122 ch, qui pouvaient être accouplés à une boîte de vitesses manuelle à 4 rapports (5 en option) ou une boîte automatique à 4 rapports (en option aussi). Rapidement (dès 1983) apparaissait la 190 D, propulsée par un moteur diesel 2.0 litres de 72 ch puis la 190 E 2.3-16. Cette dernière a initié la présence des 190 en compétition, dans des courses de tourisme, et poussa BMW à réagir avec la M3 au milieu des années 80.

La Mercedes 190 E 2.3-16 bénéficiait d’un moteur quatre cylindres à seize soupapes capable de délivrer 185 ch et d’atteindre une vitesse maximale de 230 km/h. Les pare-chocs assortis à la couleur de la carrosserie, les spoilers proéminents, les bandes latérales, les jantes en alliage léger, les pneus surdimensionnés ou encore un aileron arrière proéminent, tout était dans l’excès.

La 190 à carburateur a ensuite eu une puissance portée à 105 ch, un autre diesel arrivait. Bref. C’est en 1986 que tout devint encore plus sexy avec les variantes 2.3 E et 2.6 E : la seconde nommée était un six cylindres à injection de 160 ch, avec une boîte de vitesses manuelle à cinq rapports et l’ABS de série.

La 190, reine du DTM

Au Salon de l’automobile de Genève 1989, la 190 E 2.5-16 Evolution débarque. La « petite Mercedes », déjà âgée de 7 ans, va là encore attirer les regards. Le nouveau moteur atmosphérique de 2,5 litres (2 463 cm3) conçu pour être plus robuste et pensé pour la compétition annonce la couleur. Avec 204 ch pour une vitesse de pointe de 235 km/h en version non catalysée, la version routière est déjà une excellente base. 502 exemplaires seront produits (500 étaient nécessaires pour en faire une version course).

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190 E 2.5-16 Evolution II

La deuxième évolution du modèle, appelée 190 E 2.5-16 Evo II, passait à 235 ch et à 7 200 tr/min dans sa variante routière. L’accélération de 0 à 100 km/h était couverte en 7,1 secondes et la vitesse maximale était ici de 250 km/h, des chiffres exceptionnels pour la période. Les 190 décrochaient tous les succès en DTM en 1992. La Mercedes 190 E 2.5-16 Evo II entrait dans la légende, actrice de cette période dorée du championnat de tourisme allemand.

Les 190 en DTM

La carrière de la Mercedes 190 s’est achevée l’année suivante, en 1993, pour laisser place à la toute première génération de la Classe C. Jusqu’en 1993, environ 1,9 million d’exemplaires de la 190 ont été produits.