Dans la riche histoire de Lancia, marque italienne réputée pour son élégance et son innovation depuis 1906, la Lancia LC1 de 1982 occupe une place particulière. Elle représente le début de l’apogée de l’engagement de Lancia en Groupe C dans les courses d’endurance, qui allait intervenir en 1983 avec la LC2. Incarnant parfaitement l’esprit qui a toujours caractérisé la marque, elle fut pourtant une étoile filante dans la discipline.
Succédant à la Beta Montecarlo Turbo, victorieuse du titre mondial des moins de 2 litres en 1980 et 1981, la LC1 fut conçue pour relever les nouveaux défis du Championnat du Monde des Marques. Sous la direction de Cesare Fiorio, Lancia créa une barquette légère et agile, répondant astucieusement aux changements réglementaires. Une barchetta pour le Groupe C.
La LC1 était un véritable chef-d’œuvre d’ingénierie. Son châssis en aluminium, conçu par Gian Paolo Dallara, était associé à une carrosserie aérodynamique issue des souffleries Fiat. Le cœur de la bête était un moteur turbocompressé de 1,4 litre, dérivé de celui de la Lancia 037 de rallye également engagée en circuit – un exemple parfait de transfert technologique au sein de la marque. Développant 450 ch pour seulement 640 kg, la LC1 affichait un rapport poids/puissance exceptionnel.
Cette approche innovante rappelait l’esprit pionnier de Lancia, déjà visible sur des modèles routiers comme la Lambda des années 1920, première voiture à carrosserie autoporteuse.
La LC1 ne tarda pas à prouver son potentiel. Sa victoire retentissante aux 1000 km du Nürburgring, devançant les redoutables Porsche 956, fut suivie d’un doublé impressionnant au Mugello. Ces succès en endurance ne sont malheureusement pas restés connus du grand public, et peu des spécialistes. Ce sont, bien entendu, les triomphes de Lancia dans d’autres disciplines, notamment en rallye avec la légendaire Delta Integrale quelques années plus tard, qui ont été bien plus forts.
La bataille finale de la seule et unique saison de la LC1, à Brands Hatch, fut digne d’un film d’action. Contre la Porsche de Jacky Ickx et Derek Bell, cette course fut intense. La LC1 ne s’inclina que pour quelques secondes, après une course interrompue, coupée en 2 parties, et remportée par un Jacky Ixkx des grands jours.
Bien que sa carrière ait été brève, la LC1 s’inscrit comme une voiture marquante dans l’histoire sportive de Lancia. Elle démontra la capacité de la marque à rivaliser avec les meilleures équipes mondiales en endurance, complétant ainsi son palmarès déjà riche… le tout sans moyens financiers démesurés.
Crédit photo : Girardo et Archives Lancia