De 0 à 100 km/h en deux secondes, la seconde vitesse qui s’enclenche à 160 km/h ! 300 km/h en seulement 11 secondes. La Porsche 917-30 Can-Am, c’est tout, sauf une voiture raisonnable. Ces quelques chiffres sont la meilleure présentation qu’il puisse exister, avant de vous parler en détails d’une bête de course, loin de toute raison. Tête à tête avec la 917-30 Can-Am en version Sunoco.
Avec sa cylindrée de 5,4 litres, sont moteur 12 cylindres, double turbocompresseur, et sa puissance hallucinante de 1 100 CV à 7 800 tr/mn pour un couple maxi de 100 mkg, la Porsche 917-30 Can-Am est sans doutes la Porsche sur laquelle on pourrait sortir le plus de « gros » chiffres… A l’époque, tout comme aujourd’hui du reste, rien ne pouvait être comparé à cette 917-30.
Un moteur de F 1 développait un peu plus de 500 CV pour un couple de 40 mkg… Aucune Formule 1 ne pouvait lutter avec celle dont la vitesse de pointe pouvait frôler les 400 km/h.
La vitesse, c’est d’ailleurs ce qui caractérise le mieux la 917-30 : au volant de cet engin, Mark Donohue établit le 9 août 1975 sur l’anneau de vitesse d’Atlanta un nouveau record du monde de vitesse en circuit fermé avec une moyenne de 356 km/h. Il mourra peu de temps après, au grand prix d’Autriche en août 1975.
Les origines de la porsche 917-30
Pour satisfaire à la réglementation technique de l’époque, et pouvoir faire courir des voitures de 5 litres de cylindrée (catégorie sport), la case production, à 25 exemplaires mini, était obligatoire. C’est ainsi en mars 1969, dans le cadre du Salon de Genève, que la 917 apparait, avant d’être officiellement autorisée en catégorie sport dans la foulée, le 25 avril. C’est ce jour là que 25 Porsche 917 sont alignées à Zuffenhausen devant les yeux ébahis des inspecteurs de la C.S.I. ! Une photo rentrée dans l’histoire de la 917.
Les Porsche 917 vont alors commencer leur carrière sur circuits, et évoluer. Au gré des versions, la puissance augmente. Des 4494 cm3 et 520 ch de puissance pour la version standard, on passera rapidement aux 630 CV de la 917 K. Puis, après deux titres dans le championnat du monde des Marques 2 litres (1970 et 1971), le 917 vont se tourner vers la Can-Am.
En effet, en 1972, les Groupe 5 disparaissent … la 917 Can-Am évolue encore, et se dote de deux turbo compresseurs. La puissance officielle est alors de 900 ch, déjà.
C’est Roger Penske qui se charge de la préparation, qui se soldera par une victoire avec George Follmer qui remporte la Can-Am 72. Puis vient 1973, et l’arrivée de la 917-30.
La 917-30 Can-Am
Les performances sont folles, nous l’avons dit. Mais nous sommes chez Porsche. Le freinage et la tenue de route aussi sont soignés. Les freins et les étriers sont donc en alliage léger à 4 pistons. D’énorme disques ventilés de 12 pouces sont montés dans les 4 roues. Vous souhaitez connaitre la capacité du réservoir d’essence ? 400 litres !
Autre particularité notable de cette 917-30, elle n’avait pas de différentiel. Les ingénieurs Porsche n’avaient pas réussi à réaliser un autobloquant supportant la puissance supérieur à 1000 ch. Ce ne fut pourtant pas un souci pour la conduite, Mark Donohue remportant « facilement » la Can-Am en 1973.
Trop facilement peut-être, si bien que la 917-30 fut bannie dès l’année suivante. En fait, ce furent les turbo dont l’arrêt était annoncé, mais c’est, indirectement, la 917-30 qui était la cible de cette interdiction. Porsche essaya, en vain, de proposer aux autres concurrents de baisser la puissance de la 917-30. Un échec, on ne vit plus en piste l’auto…
Pour en savoir plus sur la 917-30 :
- Un autre article sur la Porsche 917 Sunoco sur Endurance Magazine
- L’Almanach Echappement 1980 avec un article de D.Boutonne (n° hors série)
- 17 choses que vous ne savez peut-être pas à propos de la Porsche 917
La 917 (en général) fût élue « voiture de compétition du 20eme du siècle »