En ce printemps 2025, le constructeur au trident enrichit l'offre de son SUV compact avec une nouvelle déclinaison d'entrée de gamme annoncée pour le moment au Royaume-Uni. Une évolution stratégique qui intervient dans un contexte industriel préoccupant pour l'usine italienne de Cassino.
Une nouvelle entrée de gamme du Grecale
Maserati complète sa gamme Grecale en introduisant une version éponyme qui se positionne désormais comme porte d'entrée de la famille. Ce nouveau modèle, motorisé par le quatre-cylindres mild-hybrid de 300 chevaux, vient s'intercaler sous la finition Modena (330 ch) qui occupait jusqu'alors le premier échelon de la gamme.
Le Grecale de base reste fidèle à l'ADN de la marque en proposant un habitacle tendu de cuir premium et des jantes diamantées de 20 pouces, préservant ainsi l'aura luxueuse chère aux amateurs de la marque modenaise.
L'écart avec la version Modena s'articule principalement autour des équipements liés au comportement dynamique. Cette dernière conserve des attributs plus sportifs avec ses suspensions adaptatives, son différentiel à glissement limité et ses jantes de 21 pouces. Quant au Trofeo et sa mécanique Nettuno V6 de 530 chevaux, il reste le fleuron thermique de la gamme.
Maserati déploie une palette de couleurs élargie pour sa gamme 2025. Onze teintes standards sont désormais disponibles, auxquelles s'ajoutent les innombrables possibilités du programme Fuoriserie. Le Blu Pastello et le Giallo Genio Gloss viennent ainsi enrichir une offre déjà substantielle. De là à rappeler l'époque où les Maserati Khamsin ou Bora s'habillaient des teintes les plus audacieuses. A peine.
L'habitacle n'est pas en reste avec cinq configurations de sièges, parmi lesquelles les nouvelles selleries Premium Leather Chocolate et Sport Leader Black Blue.
L'usine de Cassino en difficulté
Mais derrière cette offensive produit se cache une réalité industrielle bien moins reluisante. L'usine Stellantis de Cassino, où sont assemblés les Grecale aux côtés des Alfa Romeo Giulia et Stelvio, traverse une crise sans précédent. Le site ne fonctionne actuellement qu'à 10% de sa capacité et n'a travaillé que 36 jours lors des quatre premiers mois de 2025, soit à peine plus de deux jours par semaine, peut-on lire sur Le Blog Auto.
Les chiffres sont alarmants : la production du premier trimestre s'établit à seulement 4 655 unités, en chute de 45% par rapport à la même période l'an dernier. Quand on sait que le Grecale électrique Folgore, pourtant présenté comme fer de lance de la stratégie d'électrification du groupe, n'a été produit qu'à quelques dizaines d'exemplaires ces derniers mois, on comprend l'ampleur de la crise.
Ces difficultés ne sont pas sans rappeler les heures sombres qu'a connues Maserati dans les années 1970, lorsque la crise pétrolière avait failli emporter le constructeur. Aujourd'hui, c'est la transition électrique qui pose question.
La stratégie produit de Stellantis semble avoir créé un dangereux effet ciseau. D'un côté, les modèles Alfa Romeo arrivent en fin de carrière, les commandes s'éteignent progressivement. De l'autre, les nouveaux modèles qui devaient prendre le relais accusent du retard : la nouvelle génération du Stelvio n'entrera en production qu'en 2026, tandis que la Giulia devra attendre la fin 2026, voire début 2027.
