L’entreprise norvégienne Hystar s’apprête à construire une usine d’électrolyse de 4 GW pour la production d’hydrogène. La construction de cette usine à Høvik en Norvège débutera au premier trimestre de 2024 et sera achevée en 2025. Avec le soutien financier de géants industriels japonais comme Mitsubishi et Nippon Steel Trading, Hystar envisage également de s’étendre en Amérique du Nord. La société prévoit d’établir un site aux États-Unis en 2024 et une usine de plusieurs gigawatts d’ici 2027.
Les nuances de l’hydrogène vert et bleu
L’hydrogène vert est fabriqué à partir d’eau et d’énergies renouvelables grâce à un processus appelé électrolyse. Ce type d’hydrogène est particulièrement propre car il n’émet pas de gaz à effet de serre lors de sa production, de son utilisation ou de son stockage.
Les coûts de production de ce carburant écologique sont en baisse constante, passant de 7 euros par kilogramme en 2022 à une prévision de 2 euros par kilogramme en 2030.
En France, le gouvernement a alloué une enveloppe de 7 milliards d’euros pour développer l’hydrogène, notamment le vert. Hystar utilise des électrolyseurs à membrane échangeuse de protons (PEM) qui permettent une production d’hydrogène à partir d’électricité renouvelable à un coût abordable.
À l’opposé, l’hydrogène bleu est produit à partir de gaz naturel. Bien que ce processus capture et stocke le carbone, rendant ainsi la production d’hydrogène bleu sans émission de gaz à effet de serre, il faut noter que la production de gaz naturel elle-même émet des gaz à effet de serre. Cela le rend moins écologique que son homologue vert, même s’il est plus économique à produire. Le captage et le stockage du carbone sont des technologies en développement, mais elles nécessitent des infrastructures avancées, ce qui augmente les coûts de production.
L’avenir automobile avec l’hydrogène vert ?
Alors que les coûts de production de l’hydrogène vert continuent de baisser, il est probable qu’il devienne le choix le plus viable pour diverses applications, notamment le transport, la génération d’électricité, l’industrie et le chauffage.
Néanmoins, l’hydrogène bleu pourrait encore avoir un rôle à jouer, notamment dans des situations nécessitant un approvisionnement en hydrogène rapide et à grande échelle, comme pour les flottes de véhicules lourds. Selon Mei Chia, Senior Business Lead chez Honeywell Sustainable Technology Solutions, « l’hydrogène bleu est une passerelle importante en attendant la montée en puissance de l’hydrogène vert ».
L’hydrogène est un sujet de plus en plus présent dans l’actualité, comme avec la récente présentation du nouveau prototype hydrogène pour les 24 Heures du Mans, ou la rumeur autour de l’arrivée de Hyundai en endurance avec l’hydrogène.
La guerre des couleurs de l’hydrogène est loin d’être terminée. Alors que l’hydrogène vert gagne du terrain grâce à des coûts de production en baisse et à une empreinte carbone plus faible, l’hydrogène bleu n’est pas encore hors course, surtout dans des secteurs difficiles à électrifier. Le choix entre les deux pourrait bien dépendre des avancées technologiques et des impératifs écologiques des années à venir. La France, avec son investissement massif dans le développement de l’hydrogène, se positionne comme un leader mondial dans ce domaine.