Boreham Motorworks ressuscite la Ford Escort MK1 RS avec l'aval officiel du constructeur américain. Cette « continumod » – néologisme marketing pour désigner une voiture de continuation – sera produite à 150 exemplaires seulement. Le tarif de base fixé à 295 000 £ (environ 330 000 €) place cette Escort dans la catégorie des supercars, malgré ses 182 chevaux en version de base.
Un exercice technique ambitieux
La société britannique ne restaure pas d'anciennes Escort. Elle construit des voitures neuves à partir des plans originaux Ford des années 70, numérisés et retravaillés en CAO. Les châssis de continuation fournis par Ford officialisent la démarche.

Deux moteurs quatre cylindres atmosphériques sont proposés. Le premier, un 1,8 litre Twin Cam à injection développe 182 chevaux et monte à 9 000 tr/min, couplé à une boîte manuelle quatre rapports à pignons droits. Le second, baptisé « TEN-K », est un 2,1 litres et produit 296 chevaux avec une zone rouge fixée à 10 000 tr/min. Ce bloc reçoit une boîte cinq rapports à grille inversée (première en bas à gauche).
Le moteur haute performance intègre des technologies modernes : vilebrequin et bielles en acier forgé, carter sec, culasse aux conduits inspirés de la F1, bloc imprimé en 3D pour réduire l'épaisseur des parois. Le poids annoncé de 85 kg pour ce moteur reste remarquable. Les corps de papillon individuels et l'échappement titane complètent l'ensemble.
Un poids plume théorique
Boreham vise 800 kg sur la balance, soit environ 500 kg de moins qu'une MX-5 NA. La carrosserie en acier reçoit des renforts structurels, le capot et le coffre adoptent la fibre de carbone, tout comme certaines structures internes. L'essieu arrière flottant combine aluminium et titane.

Le châssis conserve l'architecture d'époque : jambes MacPherson à l'avant, essieu rigide à l'arrière. Un différentiel à glissement limité et des combinés filetés complètent la configuration. Les freins restent modestes avec des disques de 260 mm à l'avant (étriers quatre pistons) et 264 mm à l'arrière (deux pistons). Les jantes de 15 pouces respectent les proportions d'origine.
L'absence calculée d'assistances
Boreham fait le choix radical de supprimer toute assistance électronique. Pas d'ABS, pas de direction assistée, pas d'antipatinage, pas même de servo-frein. La marque évoque une expérience « viscérale » avec du survirage « contrôlable ». Un pari risqué à l'heure où même les sportives radicales conservent des filets de sécurité.
L'habitacle mélange nostalgie et modernité. Tableau de bord horizontal bas, volant trois branches à moyeu profond, cadrans analogiques anodisés. Alcantara et cuir habillent les sièges baquets. Un petit écran central intègre Apple CarPlay, la climatisation et le chauffage des vitres apportent un minimum de confort. Un arceau-cage complet rigidifie l'ensemble.

À plus de 300 000 €, cette Escort coûte le prix d'une Ferrari 296 GTB ou d'une McLaren Artura. Pour une voiture de 296 chevaux maximum, sans technologie hybride ni sophistication aérodynamique, l'équation interroge. MST propose déjà des Escort MK1 reconstruites pour une fraction de ce tarif.
La garantie de deux ans ou 32 000 km paraît courte pour ce niveau de prix. La production débutera au troisième trimestre 2025, mais les 150 exemplaires seraient déjà réservés selon Boreham.

