Peugeot 905, l’ancêtre de la 908

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Dans quelques jours sera inaugurée l’Intercontinental Le Mans Cup. Ce nouveau championnat, lancé par l’ACO, a pour objectif de replacer l’endurance au top des sports automobiles, à l’échelle mondiale. Le championnat comptera 7 manches en 2011, avec, au centre, les 24 Heures du Mans. De nombreux passionnés ont fait un parallèle (logique), avec le championnat du onde d’endurance, qui s’est éteint au début des années 90. A l’époque, déjà, Peugeot était présent, par l’intermédiaire de la Peugeot 905. Retour sur la naissance de cet ancêtre de la Peugeot 908.

Peugeot est revenu au Mans en 2007. En juillet 2006, les spectateurs présents au Mans Classic avaient vu évoluer en piste la Peugeot 905, déjà mythique… un petit avant goût du retour de la marque française, qui annonçait travailler sur une voiture fermée. Les images de la 905 sont évidemment en tête pour qui aime Peugeot et Le Mans.

Peugeot 905 aux 24 Heures du Mans 1991
Peugeot 905 aux 24 Heures du Mans 1991

C’est en 1988 que Peugeot annonce son programme pour Le Mans. A l’époque, une vraie bombe, car aucun constructeur français ne s’est engagé dans la Sarthe depuis la victoire de Renault en 1978. La voiture est novatrice, notamment l’aéro du capot moteur, réalisé par l’avionneur Dassault. Le moteur est alors un V10 atmosphérique à 80° de 3500 cm3. Le 20 juin 1990, les premiers tours de roue d’une 905 sont organisés. C’est lors de l’avant-dernière épreuve du championnat du monde des sports prototypes que la Peugeot 905 effectue ses débuts en compétition. La 905 doit, dès ses débuts, affronter des Jaguar ou Mercedes. Sur la piste de Montréal, Keke Rosberg et Jean-Pierre Jabouille sont les premiers à rouler au volant de la Lionne. Un abandon pour cette première course, causé par un problème d’alimentation. Pour la dernière manche du championnat 1990, à Mexico, une Peugeot 905 est de nouveau alignée. Elle terminera à une modeste 13e place, alors que c’est la Mercedes d’un certain Schumacher qui s’impose.

Arrêt aux stands aux 24 Heures du ans 1991
Arrêt aux stands aux 24 Heures du ans 1991

A l’époque, comme encore aujourd’hui, les tests d’endurance se font au Paul Ricard. Au cours de l’intersaison, Jean Todt et ses hommes effectuent un test sur plusieurs jours. On y retrouve les Français Philippe Alliot, Yannick Dalmas, Jean-Pierre Jabouille et Pierre-Henri Raphanel, l’Italien Mauro Baldi et le Finlandais Keke Rosberg. Ce test se déroulant à huis-clos à la fin décembre est qualifié par Dalmas de « rodage nécessaire ». Une voiture verra son moteur rendre l’âme, mais ce premier test longue durée séduit les pilotes. Ils apprennent à piloter la 905, et voient en elle une auto capable de l’emporter dans la Sarthe.

Dès le début de saison 1991, c’est une 905 avec un autre visage : à Suzuka, Baldi-Alliot l’emportent sur la Peugeot 905 n°5. Mais Peugeot ne tire pas de cette victoire de trop gros espoirs. La montage Mancelle est bien identifiée et respectée par Peugeot. Les ambitions sont modestes. Les 905 dominent les qualifications, mais le samedi à 18h05, la n°5 pilotée par Jabouille abandonne à Indianapolis. La n° 6 rendra elle l’âme dans les Hunaudières avec Rosberg alors au volant… un abandon qui fera parler car Rosberg a déclaré l’abandon, alors qu’un simple geste (enclenchement manuel du rapport) aurait pu la faire repartir. Ce souci de transmission amène Peugeot à devoir quitter Le Mans, avant même le dimanche.

Le Mans 1992 : le départ des 905 vers la victoire
Le Mans 1992 : le départ des 905 vers la victoire

En 1992, tous les espoirs sont portés sur Le Mans. La saison débute difficilement avec un double abandon, dont un tonneau pour Dalmas, en tête depuis le début. La victoire décrochée à Silverstone fait du bien au moral, avant d’affronter Toyota au Mans. Warwick-Dalmas-Blundell et Baldi-Alliot-Jabouille remportent une édition des 24 Heures du Mans sans réelle bataille, et avec seulement 22 voitures au départ. Peugeot remporte également le titre de champion du monde des sports prototypes. En 1993, ce n’est plus un doublé mais un triplé que Peugeot décroche. Brabham-Hélary-Bouchut l’emportent.

FICHE TECHNIQUE:
CHÂSSIS : monocoque en carbone

MOTEUR : 10 cylindres en V à 80°
PUISSANCE : 670ch a 12500t/mn (650ch a 11000t/mn en version LM)
CYLINDREE : 3499 cm3

BOÎTE DE VITESSES : Peugeot à 6 rapports

PNEUMATIQUES : MICHELIN

DIMENSIONS :
Longueur : 4,80 m
Largeur : 1,96 m
Hauteur : 1,04 m
Empattement : 2,80 m

POIDS : 755 kg (780 kg en version LM)

VITESSE MAXI : 350 km/h

Source : Article de Clémence MAIRE (Sports News n°4) et Peugeot 905 sur Skyblog.

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